Bad Enough

Deuxième nuit

[Avertissement cet écrit contient une référence sexuelle]

C’était une journée dense au travail mais qui ne m’a pas empêchée de penser à toi.
J’ai écouté un podcast ce matin sur la façon de traiter notre rupture.
J’ai eu des images de toi avec elle en plein acte de plaisir, je les aie tordues dans tous les sens jusqu’à les déformer et qu’elles deviennent œuvre d’art abstraite.

J’ai discuté avec Del ce midi, elle m’a dit que notre relation était malsaine.
Elle a peut-être raison.

Elle a regardé un reportage hier soir sur je sais plus quelle chaîne qui traitait du polyamour.
Elle était perplexe et décontenancée, ce mode de relation lui semblait invraisemblable.
Du moment que les gens sont heureux, si je lui disais qu’avec Jo on était un couple libre, elle m’adresserait plus la parole j’imagine.
Enfin bon c’était officiellement parce que officieusement ni lui ni moi n’avons jamais passé le cap. Ou alors je ne suis pas au courant LOL.

Elle m’a fait réagir, je lui disais que j’étais triste car je perdais plus qu’un conjoint dans cette histoire.
Car pour moi un conjoint a plusieurs facettes et ne joue pas toujours le même rôle, il peut jouer le rôle de père, meilleur ami, frère...
Elle a grave bugué, elle m’a fait des insinuations sur mon passé tumultueux avec mon géniteur.
Pour elle son mari reste son mari et rien d’autre.
Je sais que j’ai des choses à régler de mon côté mais de là à dire que je prends mon copain ex pour mon père, elle y va fort...
Mais bon ça m’étonnerais pas que je fasse ce genre de délire, puisqu’à lire tous les articles que j’ai pu trouver sur internet, je suis dépendante affective.
Et devinez quoi ? ça m’étonne pas une seule seconde.

Au fond de moi j’espère que j’arriverai à me détacher et tirer parti de cette relation hors norme.
Être cette femme indépendante et libérée qui te ferais tant fantasmer.
Vivre ma vie à tes côtés sans me soucier, profiter des bons moments, que tu regrettes de m’avoir perdue mais que ça soit trop tard que je sois passée à autre chose.
Bullshit, le but de cette manigance serait que tu reviennes vers moi.
Libérée mon cul.
Je suis sur le fil, je ne sais plus que penser ni croire.

En arrivant sur le parking face à la maison, j’espérais avant de prendre le tournant fatidique que ta voiture serait là, que tu me dirais qu’être avec elle t’as fait prendre conscience que tu avais toujours des sentiments pour moi. J’ai regardé l’heure, tu es probablement déjà rentré du travail sûrement précipitamment à l’idée de la retrouver.
Comme lors de nos débuts, tu dois la séduire à l’aide de tes attentions et lui cuisiner un bon petit plat. Alors que ce soir, je ne mangerai même pas.
Mon rythme cardiaque est reparti de plus belle, je crois que je devrais vraiment m’imposer de la discipline vis-à-vis de ces cachets, je crois que je vois la différence quand je les prends pas.
Ou alors, le fait que tu sois avec elle, m’as refait décoller et pas dans le bon sens.

En attendant, je me perds sur les sites de rencontres avec des personnes à qui je réponds une fois sur trente et les vibrations de mon lelo.
Comme si je pouvais être désirée à nouveau.

20h40

Ok je viens de me faire une session de hoop dance, ça faisait un bail.
J’ai grave perdu du niveau, en même temps, ça fait peut être 2 ans que j’en ai pas fait.
Enterrée dans cette routine de merde.
On en a discuté avec Jo mais c’est vrai que je ne suis plus la même, ma créativité a foutu le camp depuis belles lurettes.
Alors que c’était mon argument numéro uno en entretien d’embauche.
Me forcer à jouer à des jeux vidéos qui me plaisent pas plus que ça pour passer des moments avec lui, enchaîner les séries nextflix à ses côtés, je crois pas que c’est ce qui me caractérise de base.
Peut-être que je suis pas faite pour ça, vivre en couple je veux dire, cohabiter, j’ai besoin de mes moments à moi.
MAIS C’ÉTAIT CA LE PROJET PUTAIN. Déménager dans une maison plus saine avec trois chambres où on pourrait s’isoler et se retrouver nous même.
Pour mieux se retrouver après, j’aurais dû accepter quand il a voulu qu’on déménage chacun de son côté, moi qui pensait que c’était le début de la fin. La blague.
Je vois les choses sous un autre œil maintenant. Maintenant que c’est mort. Maintenant qu’on fait bande à part.
Le point positif du jour c’est que cette session de sport m’aura donné un peu faim, j’ai mangé une moitié d’avocat avec deux tranches de pain, salement en plus, je m’entendais faire des bruits de bouche, je fais ça que quand mon corps m’indique qu’il a vraiment faim, je me suis même léché les doigts pour dire… puis mon estomac qui doit faire la tête d’une épingle m’a dit stop.C’était déjà trop.
J’essaie en écrivant ces lignes de manger un yaourt activia mangue coco aux graines de chia en DLC clairement c’était pas la meilleure idée. Il était peut-être en DLC pour une bonne raison.
J’espère juste que face à ce gras absorbé mon corps va pas décider de le stocker pour prévenir période de disette, j’ai entendu que quand on s’alimentait pas assez bien, c’était le cas, ça me fait flipper.

Il vient de se passer un truc de FOU.
J’entends des volets claquer depuis tout à l’heure, je voulais pas bouger parce qu’il fait froid, c’est une putain de tempête dehors (les joies de la campagne) mais j’ai finis par bouger parce que la caution, tu connais, je suis sortie par la baie vitrée en prenant garde de bien claquer rapidement derrière pour que le chat qui n’a pas pris ses marques encore ne me suive pas et s’enfuit apeuré dans la nuit.
Je tcheck tous les volets, évidemment, ils sont tous attachés et je peux rien faire. Je me décide à rentrer et là misère, j’arrive pas à faire coulisser la baie vitrée et je sais de mémoire que j’ai la porte d’entrée fermée.
Heureusement j’ai pris mon téléphone pour mettre le flash et m’éclairer. Je prends une montée d’adrénaline car je me dis que je vais devoir appeler Jo, l’extraire des bras/du lit de sa dulcinée (rayez la mention inutile).
Tout sauf passer pour l’ex tarée, je vous en pris. Je prends une grande inspiration et la baie cède sous mes assauts, je pense que le vent est tellement violent que j’arrivais plus à ouvrir.
ô dieu des baies vitrées, merci de m’avoir évité ce moment gênant.